5. Aménagement urbain
Télédétection et répartition de la populationn
Les données télédétectées sont utilisées pour tenter:
- d'estimer la population
- de quantifier la croissance urbaine
- de contrôler la densité des zones urbaines. On parle aussi de "consommation des terres" pour quantifier la surface de terre urbaines/bâties utilisées par le gens.
- de déterminer pour chaque type d'utilisation du sol quelles sont les zones les plus fréquemment rencontrées
- d'identifier les différences territoriales entre les groupes de population tout en respectant les besoins et l'avis de tous.
- d'identifier les problèmes relatifs à la croissance urbaine, comme par exemple la fourniture et la contamination de l'eau potable, l'assainissement et l'élimination des déchets, la pollution atmosphérique et industrielle)
- de déterminer les zones à risques (par rapport aux catastrophes naturelles notamment) qui doivent être évitées par la population.
Les facteurs qui peuvent être déterminés par télédétection et qui influencent la distribution spatiale de la population
Il est possible de quantifier la relation spatiale qui existe entre une population et le milieu physique dans lequel elle réside. Pour ce faire, il faut calculer sa distribution au sein de l'espace tout en tenant compte de certains paramètres caractéristiques de l'environnement terrestre. Ces environnements sont souvent décrits à l'aide de paramètres climatiques tels que la température et les précipitations. Ces derniers varient sensiblement selon l'échelle spatiale et temporelle à laquelle on les mesure ; si bien que ce sont des valeurs moyennes qui sont utilisées pour décrire le climat en un endroit. Les paysages sont également utilisés pour caractériser l'environnement. L'altitude et la proximité des côtes et rivières sont les deux paramètres physiographiques qui peuvent influencer l'habitat humain. Tout cela peut bien évidemment être mesuré ou estimé selon le degré de précision et de résolution voulu. On se sert ensuite de ces paramètres pour calculer la distribution mondiale des terres et des populations.
Utilisation combinée des lumières nocturnes et de la population pour montrer l'étendue spatiale des terres urbaines
Le changement démographique actuel décrit par le passage d'un environnement rural dispersé à un milieu urbain fort peuplé est une forme très claire de changement à l'échelle de la planète. Il se distingue des autres types de changements globaux dans le sens où le nombre sans cesse croissant de migrants n'est pas seulement le résultat d'une modification de l'environnement en un endroit particulier mais aussi le résultat de la croissance des centres urbains au détriment d'autres types d'environnements géographiques.
La prestation des services sociaux ainsi que la fourniture d'infrastructures pour les services publiques de base présentent de nombreux problèmes de gestion dans les zones urbaines en pleines croissance, là où les ressources sont limitées. En outre, il existe des différences importantes entre les niveaux d'accès aux services sociaux de base (comme l'éducation et les soins de santé) parmi les différentes localités d'une région urbaine mais également entre les différents groupes de population qui la composent. De même, il existe des différences notables au niveau de la fourniture en eau et en électricité entre les différentes parties de la ville, différences qui en plus, varient bien souvent selon les moments de la journée.
Les principaux sujets de recherche sur le sujet se concentrent sur le développement d'outils de gestion et d'aide à la décision. Le but est d'obtenir la meilleure utilisation possible du peu de données dont on dispose. Il existe un projet à Dar es Salaam en Tanzanie dont l'objectif est d'identifier les endroits propices à la construction d'une clinique. Cet exemple illustre le besoin pratique de disposer d'un service de planification urbaine pour les centres villes des pays développés. Au cours des dernières décennies la ville a connu un taux de croissance élevé de sa population pour atteindre aujourd'hui presque de 2,5 millions d'habitants, ce qui en fait de loin le plus grand centre urbain du pays. On estime à 70% la part d'habitants résidant en zones non aménagées. Dans la plupart des cas, ces endroits connaissent un taux de chômage élevé, des logements insalubres, un accès limité à l'eau potable, l'électricité et à des installations sanitaires ainsi qu'à des services sociaux de base. En conséquence, la population de Dar es Salaam est confrontée à de graves problèmes de pauvreté urbaine et à des conditions de vie insalubres.
Pour lutter contre la pauvreté dans les régions en difficulté, le programme de développement des nations unies (UNDP) a besoin d'un large éventail d'informations géographiques qu'il obtient grâce à une utilisation variée de l'imagerie satellitaire. En utilisant les données d'observation de la terre, le UNDP (ici via son laboratoire SIG en Somalie) peut évaluer le nombre de zones habitées non aménagées aux alentours de Nairobi (Kenya). Après l'analyse spectrale de l'image satellite, on peut dire que ce qui est en blanc représente ces fameuses zones habitées mais non aménagées tandis que le noir couvre lui les zones urbaines. Pour ce qui est du gris foncé, il correspond à de la végétation dense, par opposition au gris clair qui est synonyme d'une végétation plus diffuse. L'UNDP utilise aussi l'imagerie satellitaire à d'autres fins. Il y a notamment l'estimation du risque d'inondation grâce à l'imagerie radar mais il y a également l'utilisation de capteurs optiques pour déterminer le type d'occupation du sol et pour estimer la population des principales villes.
La croissance des mégapoles modifie les paysages et l'atmosphère de telle sorte qu'elle provoque une diminution de la photosynthèse normale. C'est grâce aux données du programme satellitaire météorologique de la défense (DMSP) que les chercheurs ont pu observer l'étalement urbain. Ils se sont en effet servis des émissions lumineuses nocturnes des villes pour constater l'étendue du phénomène. Lorsqu'à la carte des émissions lumineuses on superpose des données relatives au sol ou la végétation, les résultats montrent que l'urbanisation peut avoir un impact variable mais mesurable sur la productivité photosynthétique.